Réorganisation de l’espace architectonique
Réorganisation de l’espace
architectonique
La qualité de l’aménagement de Paris que le baron Haussmann, préfet du département de la Seine (1855 – 1870) sous le règne de Napoléon III, transforme Paris en véritable capitale de l’Europe du XIX eme siècle, grâce à une «urbanité » de la composition spatiale issue d’un mode de vie typiquement urbain. La place prépondérante accordée à la circulation dans l’établissement de la voierie a été abondamment soulignée. On n’a, en revanche, pas suffisamment insisté sur le fait que ce réseau de rues intègre les gares – dont les noms renvoient aux points cardinaux – dans des positions stratégiques, qu’il isole et met en place les mouvements, anciens ou récents, qu’il écarte du bâti la circulation des voitures par le biais de larges bandes complémentaires de trottoirs, magnifique espace pour marcher et apprécier dans leur détails les façades et le traitement des rez de chaussée, et, enfin, qu’un ensemble riche et diversifié d’espaces verts (parcs péri urbains, jardins, squares, promenades, alignements d’arbres) intervient à chaque niveau – du plus global au plus ponctuel – pour agrémenter la circulation rapide et les quartiers résidentiels. On crée ainsi dans la ville un véritable espace public qui appartient à tous, vaste et agréable et doté d’un mobilier urbain qui équipe l’espace et le rende habitable.
Cette
création parisienne, unique et éminemment cohérente, enseigne à toute l’Europe
les formes architecturales d’une urbanité moderne, capable de concilier, en les
faisant cohabiter, une circulation accélérée et une densité accrue de
l’habitat avec de nouvelles formes de
confort domestique (dans le sens albertien et vitruvien d’utilitas commoditas)
et d’agrément dans l’espace public.