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Parisarchitecture
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18 juillet 2010

La façade animée

La façade animée

Jusqu’à la monumentalisation éclectique du paysage architectural parisien, les ornements des immeubles privés restent abstraits pour l’essentiel, à quelques exceptions près toutefois. A partir de 1840, le goût pour l’ornement sculpté se décline selon tous les styles : néo – Renaissance, néo gothique, néo classique et néo rocaille ; cette monumentalisation de l’immeuble de rapport autorise l’introduction de figures auparavant réservées à l’architecture noble : cariatides et atlantes, médaillons et bustes, allégories de toutes sortes. Cela selon une variété qui atteint un développement considérable à la fin du XIX eme siècle, au point que le nom des sculpteurs finit par apparaître sur les façades à côté de celui des architectes. Formés au dessin et à la sculpture d’ornement, plusieurs générations de sculpteurs vont ainsi venir orner le paysage de la rue, ainsi que d’autres scandent les jardins.

Mascarons et consoles zoomorphes

Le motif du mascaron est largement utilisé dans l’architecture de la Renaissance ; il apparaîtra à Paris au milieu du XVI eme siècle à l’hôtel Carnavalet et au Louvre.Au milieu du XVIII eme siècle, les mascarons, dont l’usage avait été discuté à l’académie royale d’architecture, se diffuse dans l’architecture des maisons bourgeoises. Il est placé au linteau d’une porte, à la clé, ou à la clé d’une fenêtre, d’une arcade de boutique, parfois entre deux fenêtres, le mascaron, figure masculine ou féminine, est souvent disposé en alternance de travée en travée ou d’étage en étage. Le mascaron peut prendre une signification particulière ou avoir des figures grotesques tirant parfois la langue aux passants. Il peut aussi prendre des significations plus spécifiques par un jeu d’attributs choisis et figurer un satyre ou une divinité antique (Pan, Hercule, Flore, Diane, Minerve) ou évoquer le cycle des saisons où les âges de la vie. L’éclectisme classique reprend le motif qu’il libère peu à peu de ses prototypes de la Renaissance et de ses modèles rococo : au tournant du siècle, on trouve des têtes classiques, des têtes de lion et les figures souriantes du classicisme floral. Un dernier regain, modeste, marqué par les masques africains et l’abstraction primitive s’observe vers 1930.

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Mascaron aux attributs d'Héraklès 4 rue Royer Collard ( XVIII eme siècle)

La massue constitue une forte diagonale dans la composition; on a les trois composantes

le bouclier, la massue et la peau de lion (Travaux d'Héraklès)

Le triomphe de l’éclectisme, à partir de 1840, favorise le développement des ornements en haut et en bas relief : têtes dans les médaillons à la manière de la première Renaissance française. L’éclectisme favorise aussi le développement d’un répertoire sculpté plus varié qui, à la fin du XIX eme siècle prend un tour de plus en plus naturaliste : grandes fleurs, souvent des tournesols, petits animaux familiers, oiseaux, chats et chiens. Le bas relief peut désormais venir qualifier toutes les façades jusqu’aux habitations ouvrières conçues comme des palais pour le peuple.


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Mascaron Théâtre de la Renaissance (XIX eme siècle)

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Mascaron en forme de lion
2 quai des Célestins (Ecole Massillon) (XIX eme siècle)

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  • Blog traitant de l'architecture parisienne à la fin du XIX eme siècle et au début du XX eme et du processus de monumentalisation de l'espace architectonique parisien. ( Relié au blog : Cariatides.canalblog.com)
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