Une révolution technologique
Une révolution technologique
Les progrès de l’industrie, au cours de la seconde moitié
du XIX eme siècle, peuvent être suivis à travers les expositions universelles
qui reflètent les rapports entre le producteur, le commerçant et le
consommateur, après l’abolition des corporations. La première exposition
universelle s’ouvre à Londres en 1851. L’animateur de cette initiative est
Henry Cole, soutenu par le prince consort Albert. Le site alors choisi est Hyde
Park, et en 1850, un concours international est lancé pour la construction de
l’édifice. Le comité reçoit alors un dossier de Joseph Paxton (1803 – 1865),
jardinier, architecte, autodidacte au service du duc de Devonshire, qui teste
en 1840 ses principes en édifiant à Chatsworth une serre géante. Pour
l’exposition, il oppose aux projets d’inspiration classique l’idée
révolutionnaire d’une structure gigantesque en verre et métal, sans aucun
recours à la pierre ou à la maçonnerie, le Crystal Palace. Le projet est retenu
et réalisé à un coût minimum en quatre mois ; c’est le premier édifice
officiel de grande taille où toutes les références au passé sont abandonnées.
La réussite du projet tient à plusieurs éléments déterminants : le système
de préfabrication, la mise en œuvre rapide du montage, la possibilité d’un
recyclage intégral des éléments, un système de modules de base combinables qui
autorise l’extension infinie du bâtiment. Le Crystal Palace est accueilli avec
une grande ferveur et reconnu comme l’expression d’un nouveau type
d’architecture fondé sur le progrès scientifique et industriel.
Le succès du Crystal Palace suscite des imitations. Pour
la World’s Fair of the Works Industry of all Nations à New York (1853), les ingénieurs C.E. Detmold et
Horatio Allen construisent un palais en verre et en fer ayant la forme d’une
croix grecque ; l’architecte August von Voit et l’ingénieur Werder
imaginent le Glass Palast à Munich (1854). La deuxième exposition universelle à
Paris en 1867 organisée aux Champ de Mars présente la galerie des Machines
soutenue par des arcs métalliques d’une portée de 35 mètres ; l’architecte
J.B Krantz commande les armatures à un jeune ingénieur, Gustave Eiffel. Les
objets exposés témoignent quant à eux des progrès rapides faits par
l’industrie : l’ascenseur hydraulique présenté par L. Eydoux, le système
de caissons de béton armé breveté, et de nombreuses autres innovations
technologiques. L’Exposition Universelle de 1889, à Paris, qui célèbre le
centenaire de la Révolution française, est la plus importante du XIX eme
siècle ; elle présente une innovation importante : l’utilisation de
l’électricité. Le palais des machines, conçu par CH. L. F. Dutert (1845 – 1906)
et les ingénieurs Victor Contamine, Piétron et Charron, proposent une surface
de 115 x 420 mètres structurée par 20 arcs en fer à trois articulations
reposant sur de petits supports qui créent un effet de légèreté dynamique
révolutionnaire. Couronnant l’exposition, une cour métallique est réalisée par
l’ingénieur Gustave Eiffel.